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avantage, car, selon Jos Schmitt, «ceci règle le problème des don- nées de marché non consolidées, et la fragmentation de l’activité de négociation d’un FNB peut être utilisée par certains pour prendre l’avantage sur un investisseur à long terme». Selon lui, des négociateurs à haute fréquence (NHF) peuvent tirer profit d’un écart de prix entre un même FNB qui est négocié sur différents marchés ou prendre l’avantage sur un mainteneur de marché qui n’a pas la même technologie.
Par exemple, un NHF qui sait avant les autres que le prix de l’or a varié à New York peut profiter d’une inefficience temporaire dans le prix d’un FNB qui suit un indice aurifère et ainsi en tirer profit.
NEO vise à rétablir cette équité entre ces négociateurs et les investisseurs à long terme par l’intermédiaire de ralentisseurs de marchés, lesquels imposent un délai entre la réception d’un ordre et son exécution, notamment pour les NHF, d’après Jos Schmitt: «Les mainteneurs de marché sont beaucoup plus à l’aise de placer des ordres, parce qu’ils savent qu’ils ont le temps de se protéger s’il y a un mouvement de marché.»
D’autres plateformes de négociation ont aussi des formes de ralentisseurs, selon l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM).
Importants mainteneurs de marché
Ce n’est pas un hasard si on se soucie de l’expérience des mainteneurs de marché, qui sont souvent aussi des courtiers ou des sociétés de courtage. Ceux-ci jouent un rôle crucial dans le processus de création et de rachats de parts de FNB et, surtout, dans la détermination du prix de ces parts.
En effet, bon nombre de FNB sont constitués d’un panier de titres sous-jacents. La valeur de ce panier varie, ce qui influence le prix du fonds. Pour qu’un mainteneur de marché puisse fournir des cours acheteur et cours vendeur en continu, il doit donc se baser sur la valeur des sous-jacents et y ajouter d’autres frais, comme les frais liés à l’achat ou à la vente d’un panier de titres sous-jacents, les frais boursiers, le coût des opérations sur devises, si nécessaire, et une marge bénéficiaire.
Les prix affichés sur les plateformes électroniques peuvent provenir d’ordres d’investisseurs au détail ou de leurs conseillers, mais ce n’est pas le cas la plupart du temps.
«Pour pratiquement toutes les transactions de FNB, la contre- partie de l’investisseur est un mainteneur de marché, dit Patrick McEntyre, directeur général, négociation électronique, chez Financière Banque Nationale. Ces acteurs offrent ainsi une liquidité importante au marché des FNB, ajoute-t-il: «Comme mainteneur de marché, nous dépendons des plateformes, comme NASDAQ, TSX ou NEO, afin qu’elles nous fournissent une techno- logie fiable et efficace pour traiter nos ordres rapidement.»
Cette importance des mainteneurs de marché fait en sorte que les clients ne devraient pas hésiter à négocier des FNB qui ont un faible volume de transactions, selon Graham Mackenzie:
«Ils devraient avoir confiance que les mainteneurs de marché
Répartition du volume
de négociations de FNB
Volume enregistré par catégories de fonds de janvier à mai 2020 à la Bourse de Toronto.
maintiendront la liquidité du fonds, laquelle est basée sur celle de son actif sous-jacent.
Courtiers encadrés
Souvent, les conseillers en placement ignorent sur quel marché leur FNB sera négocié. En effet, cette décision ne relève pas d’eux, mais de leur courtier, lequel doit suivre une série de règles dont la Règle 3300 des courtiers membres de l’OCRCVM portant sur la manière de réaliser la meilleure exécution d’un ordre client.
Selon celle-ci, un courtier doit réaliser la meilleure exécution d’un ordre pour le compte d’un client en considérant le prix, la rapidité d’exécution, le degré de certitude d’exécution et le coût de l’opération.
«Pour chacun de ces éléments, le conseiller doit savoir com- ment le courtier chargé d’exécuter l’opération traitera son ordre pour assurer la meilleure exécution. Même si le conseiller ne doit pas nécessairement connaître tous les rouages du marché, il doit en avoir une compréhension suffisante pour pouvoir sai- sir ses ordres de manière éclairée, pour donner des instructions appropriées à l’égard de ses ordres, et pour comprendre com- ment le courtier exécutera ces instructions», écrit l’OCRCVM, dans un courriel.
«Le conseiller en placement devrait avoir pleine confiance dans la décision d’acheminement de son courtier. Il y a des politiques en place, lesquelles sont constamment révisées afin de s’assurer que les meilleures pratiques sont implantées de manière à ce que le client ait le meilleur prix tout en étant assuré que son ordre est exécuté», note Graham Mackenzie.
Bien que l’OCRCVM ne surveille pas les activités des Bourses et des SNP en tant que telles, l’organisme réglemente l’activité
de négociation de FNB et de titres de capitaux propres qui s’y déroule. Entre autres, l’OCRCVM administre les Règles univer- selles d’intégrité du marché (RUIM) et surveille les procédures des pupitres de négociation et des personnes qui ont accès aux mar- chés. Le régulateur examine les opérations après leur exécution pour détecter toute contravention aux règles de négociation et peut mener des enquêtes préliminaires. •
NÉGOCIER DES OPTIONS SUR FNB
Pour pratiquement toutes les transactions
de FNB, la contrepartie de l’investisseur est un mainteneur de marché.
– Patrick McEntyre
INDUSTRIE
Bien que cela ne soit pas l’apanage de tous, certains conseillers et investisseurs achètent ou vendent des options sur certains FNB par l’intermédiaire de la Bourse de Montréal des produits dérivés.
En juillet dernier, le nombre de FNB et indices qui sont les titres sous-jacents d’options d’achat ou de vente était limité à environ 50. Durant le premier trimestre de 2020, le volume était concentré entre les FNB d’iShares (73,9 %), BMO Gestion mondiale d’actif (20,5 %), Horizons ETFs (5,6 %) et Vanguard (0,03 %).
Durant cette période, le iShares S&P/TSX 60 Index ETF est le FNB qui a fait l’objet du plus grand volume d’options, suivi du FINB BMO équipondéré banques, du FINB BMO S&P 500 et du Horizons Marijuana Life Sciences Index ETF.
« Dans leur critère de sélection d’un FNB ou d’une action, certains conseillers préfèrent investir dans un titre qui est le sous-jacent d’options (produits dérivés). Ils estiment que cela leur confère une couche supplémentaire de liquidité», observe Alain Desbiens, directeur général, distribution des FNB, Québec et Atlantique chez BMO Gestion mondiale d’actifs.
«Les FNB, qui font l’objet d’options cotées, sont potentiellement plus attrayants pour certains investisseurs. L’activité de couverture du mainteneur de marché du secteur
des options devrait également augmenter les activités de négociation. Or, ces activités
ne signifient pas nécessairement qu’un FNB est plus ou moins liquide – la liquidité
d’un FNB est basée sur la liquidité de ses actifs sous-jacents», indique Catherine Kee, directrice principale, communications corporatives et relations médias, au Groupe TMX.
Par ailleurs, elle confirme que les FNB inscrits à la Bourse NEO ne peuvent pas être le sous-jacent d’une option cotée à la Bourse de Montréal.
« À ce jour, le problème n’est pas majeur, mais lorsque ça aura un impact sur la capacité d’inscrire un FNB à notre cote, on relancera un débat ou on contactera le Bureau de la concurrence, car ce type de comportement anti-compétitif n’est pas acceptable », dit Jos Schmitt, président et chef de la direction de NEO.
– Guillaume Poulin-Goyer
Catégories d’actifs multiples 2%
Devises 1%
Volatilité 0,5%
Revenu fixe 5%
Actions 64%
Commodités 27%
Source : Groupe TMX
Guide des FNB 2020 de Finance et Investissement 9