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INDUSTRIE
DES ALLIÉS POUR
MIEUX NÉGOCIER
LES FNB
Bourses et SNP fournissent une infrastructure technologique fort pertinente.
Par Guillaume Poulin-Goyer
Vers le 17 mars, le nombre d’ordres était 10 fois le volume habituel. La volatilité était telle que les mainteneurs de marché
rajustaient constamment leurs offres. – Jos Schmitt
Les B ourses et les systèmes de négociation parallèles (SNP) sont un maillon essentiel de la chaîne de distribution des fonds négociés en B ourse (FNB) au Canada. Les
comprendre permet à un conseiller d’accroître sa pertinence pour ses clients. Survol de leur univers parfois complexe.
« Les B ourses et les SNP sont une composante vitale de l’éco- système de la gestion d’actifs. C’est vrai pour les FNB comme pour les gestionnaires de fonds communs : ils dépendent de plateformes boursières qui fonctionnent bien, rondement, et trouvent de la liquidité », indique D aniel Straus, directeur, recherche et stratégie sur les FNB, chez Financière Banque Nationale. Le Canada compte 13 marchés différents où se négocient les titres cotés sur la Bourse de Toronto (TSX), la N EO Bourse (NEO), la Bourse de croissance TSX (TSXV) ou de la Bourse des valeurs canadiennes (CSE), selon B MO Gestion mondiale d’actifs.
Ces marchés se divisent en deux groupes : les Bourses et les SNP. Les B ourses vérifient et approuvent l’inscription des F NB, des sociétés ouvertes et des fonds d’investissement à capital fixe, lesquels sont soumis à un amalgame de règles. Entre autres, les Autorités canadiennes en valeurs mobilières surveillent les activi- tés des B ourses au Canada.
« Quand un manufacturier veut lancer un FNB, il doit obte- nir l’approbation de ce produit par l’équipe réglementaire de la Bourse, parce que les B ourses sont toujours responsables d’une revue de tout instrument coté », dit Jos Schmitt, président et chef de la direction de N EO.
Au 31 mai 2020, la T SX cotait 750 FNB canadiens. NEO, l’autre Bourse qui en cote au C anada, en avait 47 d’inscrits au début de juillet dernier. Chacune courtise les manufacturiers de F NB avec sa gamme de services et sa tarification, et la concurrence a amélioré l’expérience des émetteurs de fonds.
« Nous recevons un bon soutien des B ourses. C’est de plus en plus difficile d’en choisir une plutôt qu’une autre. Pour ce faire, nous allons regarder plusieurs éléments, dont la qualité et la diffusion de l’information ainsi que la rétroaction que nous recevons de nos parties prenantes », indique K evin Prins, directeur général, chef de la distribution des FNB, chez BMO Gestion mondiale d’actifs.
Les S NP ne font pas l’inscription à la cote de FNB, mais peuvent en négocier la majorité sur leur plateforme. Parmi ceux-ci on retrouve notamment Omega, T SX Alpha et Chi-X. Leurs acti- vités de négociation accroissent la concurrence. « Ils jouent un rôle important sur les marchés organisés en offrant d’autres sources de liquidité, chaque SNP proposant au marché des services de négo- ciation et des commissions différenciés », écrit la B MO.
Bourses et S NP fournissent ainsi une infrastructure techno- logique différente afin de placer des ordres d’achat ou de vente.
« Chaque Bourse individualise son offre de négociation en vue d’attirer différents types d’investisseurs et de négociateurs », note la BMO.
Ce peut être un défi de maintenir une infrastructure capable, entre autres, d’accepter rapidement un fort volume d’ordres provenant des mainteneurs de marché, comme en mars dernier, alors que les marchés étaient volatils.
« Vers le 17 mars, le nombre d’ordres était 10 fois le volume habituel, indique J os Schmitt. La volatilité était telle que les main- teneurs de marché rajustaient constamment leurs offres. Notre infrastructure, tout comme celle des autres, a été mise sous une extrême pression. Le w eek-end suivant cette journée, on a accru la capacité de notre plateforme avec des interventions dans nos centres informatiques. »
Par ailleurs, Bourses et SNP se livrent aussi une concurrence pour offrir des services aux courtiers assortis d’une tarification qui leur est propre afin d’attirer une part du volume de négociation.
Cette fragmentation du volume de négociation des parts de FNB, lorsqu’elle s’accompagne d’une fragmentation de l’informa- tion, peut mener certains conseillers et investisseurs à prendre des décisions basées sur des données incomplètes. (Lire : « Gare aux angles morts de la négociation », en page 10)
La concurrence crée aussi une pression à la baisse sur les coûts facturés par ces plateformes de négociation, note D aniel Straus : « Opérer une bourse apparaît, dans un sens, comme un service devenu une marchandise (commodité), mais, dans un autre, comme un service extrêmement complexe, sophistiqué et exigeant sur le plan technologique pour lequel il est nécessaire de beaucoup investir. »
Les F NB cotés à la T SX peuvent se négocier sur différentes Bourses et S NP. Actuellement, la majeure partie de leur volume est négociée sur d’autres plateformes que la TSX. Par exemple, en mai 2020, 42 % du volume de F NB canadiens a été négocié sur une plateforme appartenant à la TSX, 35 %, sur une plateforme appartenant au NASDAQ, et 18 %, sur une plateforme de NEO, selon cette dernière entreprise. Le reste du volume a passé sur d’autres SNP.
« La TSX est la première Bourse à avoir inscrit à sa cote un FNB, il y a 30 ans. Nous avons un long historique d’inscriptions à la cote de F NB, si bien que la majorité des F NB canadiens sont cotés à notre B ourse. Les gens ont confiance que les fonds seront dispo- nibles et visibles », dit G raham Mackenzie, chef, FNB et produits structurés, Bourse de Toronto.
De manière différente, les F NB cotés à la Bourse de NEO se négocient essentiellement sur ses propres plateformes. Un gros
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ILLUSTRATION: FI / AVEC DES ÉLÉMENTS DE ISTOCKPHOTO
8 Guide des FNB 2020 de Finance et Investissement