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 CONSEILLER.CA 17
 RÉMUNÉRATION
 «Ils auraient pu conserver cette option pour les jeunes conseillers et les comptes moins importants, de manière à protéger l’entrée dans le métier et à s’assurer que les petits investisseurs gardent leur accès au conseil financier. » – Eric F. Gosselin
   petits investisseurs gardent leur accès au conseil finan- cier», souligne Eric F. Gosselin, planificateur financier rat- taché aux Services en placements PEAK.
Selon lui, les conséquences néfastes d’une abolition pure et simple des FAR risquent de dépasser celles qu’au- rait eues leur maintien à l’intérieur d’un système plus stric- tement encadré.
Il suggère, par exemple, d’éliminer les FAR assortis d’un calendrier de six ou sept ans, mais de garder ceux qui s’étendent sur deux ou trois ans. De la même manière, ces options pourraient se voir interdites pour les clients âgés ou pour les conseillers dotés d’un certain nombre d’années d’expérience.
«L’abolition va défavoriser ceux qui ne disposent pas de 100000 dollars d’investissement; or, cela représentait 67,2% de tous les Canadiens en 2012, selon un sondage du service Canadian Financial Monitor d’Ipsos», précise M. Gosselin.
Gino-Sébastian Savard, président de MICA Cabinets de services financiers, aurait lui aussi préféré un encadrement plus strict à la place de l’abolition des FAR. Il note que plu- sieurs cabinets interdisaient d’ores et déjà ces frais pour les clients ayant dépassé un âge particulier ou pour cer- tains montants d’investissement. Les conseillers devaient d’ailleurs justifier leur choix. Lui aussi juge que l’interdic- tion nuira aux jeunes conseillers et aux petits épargnants.
«Les grands investisseurs peuvent négocier leurs honoraires et ont accès à des produits à frais réduits, rap- pelle M. Savard. Avec la disparition des FAR, il deviendra difficile de servir les petits épargnants. Ceux-ci consti- tuaient une rémunération importante pour les jeunes conseillers. Ils peineront maintenant davantage à entrer dans la profession. »
En Ontario, le gouvernement a justement préféré adop- ter des balises afin de préserver l’option des FAR pour cer- tains consommateurs. Il a lancé une consultation à ce sujet en février dernier. Le règlement interdirait les FAR pour les clients âgés de 60 ans et plus ou dont l’horizon de place- ment est plus court que celui des frais de rachat, ainsi que pour ceux qui comptent emprunter pour financer leur achat.
Le seuil maximal d’un compte serait de 50000 dollars et la durée maximale des frais serait limitée à trois ans, contre sept ans actuellement. De plus, les clients pourraient racheter annuellement 10% de la valeur de leur placement gratuite-
Au Canada,
1 625
fonds communs de placement sur
24 000
billion de dollars.
Source : Morningstar
ment. Les FAR seraient également levés en cas de difficultés financières, comme la perte involontaire d’un emploi à temps plein, une invalidité permanente ou une maladie grave.
Pourquoi ne pas avoir emprunté cette voie, plutôt que celle de l’abolition complète ? « Nous estimons que cette solution ne protégera pas aussi bien les investisseurs que l’interdiction, tout en ajoutant une charge de conformité, explique Me Lacroix. Ce n’est pas le résultat souhaité. »
Le débat est donc bien campé. D’un côté, ceux qui se réjouissent de la disparition des frais de rachat et du risque de conflit d’intérêts. De l’autre, ceux qui s’inquiètent des répercussions des nouvelles règles sur l’accès au conseil pour les petits investisseurs et sur l’entrée dans la pro- fession des jeunes conseillers. Il faudra un certain temps avant de pouvoir dresser un premier bilan des consé- quences de cette décision. C
facturent des FAR en 2020. Leur actif totalise
117
milliards de dollars, soit moins de 10 % du total investi dans tous les fonds, qui s’élève à
1,6
  










































































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