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 CONTENU PAYÉ
   FEMMES EN FINANCE
Première Vice-Présidente, Stratégie Épargne et Investissement, Particuliers à la Banque Nationale, Nancy Paquet croit à l’authenticité, à la proactivité et aux spon-
sors, des alliés qui favorisent l’avancement.
 Pourquoi avez-vous décidé de faire carrière dans la finance ?
J’avais de bonnes notes, et ça ne me tentait pas d’étudier en médecine, alors j’ai choisi le droit des affaires, sachant que ça m’ouvrirait des portes. Après quelques années en cabinet, j’ai pris conscience que j’aimais davantage les affaires que le droit pur. J’ai donc terminé mon MBA de soir tout en travaillant à temps plein et en ayant mon premier bébé. J’ai fait le saut en finances en 2001, chez Standard Life, en fonds communs de placement, parce que j’es- timais que c’était le secteur où je pouvais avoir le plus d’impact sur les finances des gens. J’ai tou- jours été intéressée par les finances personnelles, la planification financière. Je suis d’ailleurs mem- bre de l’IQPF depuis 2006. Et j’ai toujours le titre d’avocate. Qui sait, je déciderai peut-être à 65 ans, comme troisième carrière, de faire de la médiation commerciale ?
Qu’est-ce qui vous a menée à occuper votre poste actuel ?
Dans la vie, il y a une part de chance, mais aussi la chance qu’on se crée soi-même. Durant mon parcours, j’ai rencontré plein de gens intéressants, dont certains se sont joints par la suite à la Banque Nationale. Je leur ai demandé de me faire signe s’ils voyaient un poste pour moi. Grâce à mon expérience en fonds communs, j’y suis entrée en 2007. Après, je me suis toujours attachée à démontrer que je pou- vais contribuer à l’avancement de la banque, à la satisfaction des clients, à faire croître nos employés professionnellement et humainement, à générer des revenus. On m’a ensuite offert des postes de leader, jusqu’à celui que j’occupe présentement.
Qu’est-ce qui vous a aidée à réussir sur le plan professionnel ?
Je suis d’avis que les relations humaines sincères et authentiques ont leur importance dans une carrière. Il y a une différence fondamentale entre un mentor et un sponsor : le premier vous conseille, tandis que le second met sa tête sur le billot pour vous. J’ai eu plusieurs sponsors, qui ont cru en moi et ont sou- tenu ma candidature. Ensuite, je dirais ma curiosité, ma propension à ne pas tout croire d’emblée, à poser des questions et, évidemment, ma capacité à obtenir des résultats.
Quelle est votre approche du leadership ?
Tout d’abord, j’ai vraiment confiance en tous les mem- bres de mon équipe, et ils le savent, donc je ne suis pas du tout dans la microgestion. Encore une fois, l’authenticité prime : quand ça ne va pas, on s’ex- plique. Il faut également qu’on ait une vision d’en- semble claire. Savoir où l’on veut être dans dix ans, c’est facile, mais le chemin pour s’y rendre suscite parfois des incompréhensions. Aux trois à six mois, on s’assoit ensemble pour jongler avec les détails, s’assurer qu’on est à la même place. Et puisque choi- sir, c’est renoncer, on décide ce qu’on choisit et ce à quoi on renonce pour le moment. Je m’assure que la communication soit ouverte, et fréquente.
Comment maintenez-vous l’équilibre entre votre travail et votre vie personnelle ?
Je n’ai besoin que de six heures de sommeil, et je ne regarde jamais la télé, sauf avec ma fille le vendredi soir. Ça rajoute quatre heures dans ma journée par rapport à bien du monde ! Puis, j’ai toujours fait du sport. Si avant je joggais et faisais de la zumba, aujourd’hui je marche et je pratique le yoga. Ma mère, à 82 ans, s’entraîne trois fois par semaine, alors je ne suis pas tombée loin du pommier... Aussi, je mange bien, mais de tout : de la poutine comme du kale. En diversifiant mon alimentation, je varie mes risques, comme dans un portefeuille ! Mes deux enfants, de 16 et 21 ans, sont encore à la maison, mais ils ont compris depuis longtemps qu’ils devaient faire leur part. Tout ça participe à mon équilibre de vie.
Comment la pandémie a-t-elle modifié votre façon de gérer ?
La différence majeure, c’est que tout se fait à dis- tance. On a bouclé des mégaprojets virtuellement, alors qu’on n’aurait jamais cru cela possible. Les outils pour les épargnants, comme la signature électro- nique, le consentement de vive voix, les transactions en ligne, existaient déjà, mais leur utilisation a aug- menté. Ce qui me manque le plus, c’est la proximité de mes collègues, moi qui suis une extravertie avec un grand E. Je crois que le télétravail va demeurer pour une portion des affaires, mais rien ne rempla- cera les rencontres en personne avec un profession- nel pour certains besoins, comme la succession.
« Je suis d’avis que les
relations humaines sincères et authentiques ont leur importance dans une carrière. »
 Que peut faire l’industrie pour mieux soutenir les femmes en finance ?
J’ai eu la chance de suivre la route tracée par les bâtisseuses avant moi. Quand j’ai commencé comme avocate, en 1994, j’étais la seule femme non secrétaire à l’étage du droit des affaires. On a fait du chemin. Les femmes aujourd’hui ont davan- tage accès aux postes de hauts dirigeants. Alors, j’ouvrirais la discussion pour inclure la diversité : de genre, de culture, de pensée. On doit prendre conscience de nos biais. Pourquoi donne-t-on tou- jours les promotions au même type d’employé ? Pourquoi privilégie-t-on une embauche au lieu de promouvoir un talent à l’interne ? Il faut, à compétences égales, encourager la diversité. Et permettre aux gens de sortir des cases de leur man- dat, leur donner la possibilité de démontrer d’autres compétences.
Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui débutent dans ce domaine ?
D’abord, fournir des résultats. Parce qu’après, on a la crédibilité pour demander plus. Ensuite, oser prendre des risques. Les femmes ont aussi trop de mentors, et pas assez de sponsors. Il faut également lancer les choses, avoir des idées, proposer des projets et, au passage, offrir de les mener à terme. Ne pas attendre qu’ils nous soient confiés. Enfin, il ne faut jamais s’empêcher de postuler à quelque poste que ce soit parce qu’on veut des enfants. Des tâches domestiques, ça se délègue ! La vie est courte : trouvez ce que vous aimez, et faites-le avec passion.
Nancy Paquet
Première Vice-Présidente, Stratégie Épargne et Investissement, Particuliers Banque Nationale
 










































































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