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Spécialisez-vous et engagez-vous à bien servir les gens
 DÉVELOPPEMENT
DES AFFAIRES
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MI-OCTOBRE 2020 | PAGES 12-13
     C’est votre meilleur ticket d’entrée dans la profession.
PAR RICHARD CLOUTIER
l’industrie des services
financiers a beaucoup évolué dans les dernières années et continuera à le faire de manière probablement encore plus rapide, estime Claude Paquin, président, Québec, IG Gestion de patrimoine. Pourtant, il n’hésite- rait pas à embrasser de nouveau la profession.
« Notre industrie est très conservatrice et parfois lente à réagir, mais présentement on vit des choses extrêmement stimu- lantes. Je crois fermement qu’on va voir plus de changements dans l’industrie au cours des trois prochaines années qu’on en a vécu dans les 30 dernières », dit-il, en évoquant notamment l’adoption massive de nouvelles technologies.
Il est d’ailleurs formel: les oc- casions ne manquent pas. «J’en- tends souvent dire qu’il n’y a plus d’avenir pour les jeunes dans la profession, mais je suis en total désaccord avec ça. »
Des situations qu’il observe en marge de la pandémie actuelle illustrent bien son pro- pos, estime Claude Paquin. Il a, par exemple, constaté qu’un certain nombre d’investisseurs, habituellement autonomes, avaient rejoint un conseiller. « Ces gens n’ont pas de conseil- lers et font les choses par eux-mêmes, mais pour la pre- mière fois, plusieurs nous ont appelés parce qu’ils étaient dé- passés par les évènements. Ce qui se passait dans les marchés boursiers était de l’inconnu, car c’était stimulé par une crise sanitaire, ce qui est différent des crises économiques qu’on a connues par le passé. »
Il a également constaté qu’en raison du nombre important de programmes gouvernementaux récemment lancés, plusieurs personnes, souvent des entre- preneurs, ont senti le besoin de bénéficier du soutien d’un conseiller pour les aider à faire le tri et à déterminer quelles infor- mations étaient pertinentes pour eux. Au cours des dernières semaines, IG Gestion de patri- moine a d’ailleurs développé à l’intention des propriétaires d’entreprise des webinaires et des ressources en relation avec le contexte particulier actuel.
Malgré le confinement, ou peut-être justement pour cette raison, le besoin d’être en interaction avec des êtres hu- mains demeure très présent. Les gens ont fondamentalement be- soin de parler avec quelqu’un, dit Claude Paquin.
Cette observation conforte son idée selon laquelle la recrudes- cence des robots-conseillers, des plateformes technologiques et des fintechs ne doit pas être vue comme un obstacle au dévelop- pement de la profession. « Il s’agit d’outils qui vont aider le conseil- ler à mieux faire son travail, mais le besoin d’interagir avec un être humain est tout aussi important aujourd’hui qu’il l’était hier ».
UNE BONNE ATTITUDE ET DU TRAVAIL
exemple en fiscalité. Ça va amener énormément de valeur aux yeux de votre clientèle et ça va vous donner confiance», indique-t-il.
Depuis une dizaine d’années déjà, IG Gestion de patrimoine a développé des liens avec le réseau universitaire au Québec et a implanté un programme de stages. Aujourd’hui, le pro- gramme est arrivé à maturité et les différents bureaux de son réseau à travers le Québec accueillent au total entre 25 et 30 stagiaires annuellement. « C’est devenu notre pépinière », lance Claude Paquin.
Ces stagiaires sont jumelés à des conseillers seniors dans le cadre de programmes de mento- rat et de coaching. Le parcours de ces jeunes peut même prendre la forme d’une transition de la clientèle lorsque le conseiller se- nior prévoit prendre sa retraite.
Un parcours qui s’adresse aussi bien aux hommes qu’aux femmes, précise Claude Paquin,
selon qui de 40 à 44% des nou- veaux conseillers sont des femmes. «Être une femme dans la profession est loin d’être pro-
tés à la situation des femmes qui désirent fonder une famille qu’il y a peut-être 15 ou 20 ans.
« Devenez un expert » est conseil que lance d’emblée Claude Paquin aux jeunes qui ont l’ambi- tion d’entrer dans la profession. « Développez une expertise, par
blématique, au contraire, surtout dans un modèle entrepreneurial. Les jeunes femmes qui veulent avoir une famille trouveront cette flexibilité dans un environ- nement comme le nôtre, c’est tout un avantage et c’est de plus en plus reconnu. »
Selon Claude Paquin, les pra- tiques ont évolué et l’encadrement de même que le soutien offerts aux jeunes sont beaucoup plus adap-
le
Notre industrie est très conservatrice et parfois lente à réagir, mais présentement on vit des choses extrêmement stimulantes.
À l’instar du supposé conser- vatisme de la pro- fession, un autre cliché semble avoir la vie dure. « J’entends par- fois dire : moi, j’aimerais y aller parce qu’il y a beaucoup d’argent à faire, indique Claude Paquin. Mais si vous le faites pour l’argent, que c’est là votre principale motiva- tion, vous allez être déçu. » Celui qui a été nommé Fellow de l’Ins- titut québécois de planification financière lance plutôt ce mes- sage aux jeunes : « Faites vos de- voirs, assurez-vous de vouloir bien servir les gens, bref, de vous mettre dans une position où vous voudrez être réellement au service de votre clientèle. » FI
   – Claude Paquin
    Est-ce qu’une partie qui se dit victime d’une fin de négociations précontrat a droit aux profits anticipés ?
JULIE-MARTINE LORANGER*
juridique
non, selon l’honorable
juge Bernard Synnott, de la Cour supérieure du Québec, dans son jugement rendu dans l’affaire Beauregard c. Boulanger, 2020 QCCS 2090. Le tribunal conclut que même si les défen- deurs avaient mis fin aux négo- ciations de manière intempes- tive, les demandeurs n’auraient eu droit qu’aux dommages subis entre la signature de la lettre
d’intention et la terminaison des discussions.
En effet, le tribunal retient que les parties avaient clairement sti- pulé dans la lettre d’intention que cette dernière ne créait au- cune obligation future. De plus, une fin prématurée ne peut don- ner droit à des dommages futurs pour une perte de rendement ou une perte de profit éventuelle.
Dans cette affaire inusitée, le juge rejette par ailleurs la demande au motif de frivolité et déclare même celle-ci abusive. Entre autres, le tribunal retient ceci :
• La bonne foi se présume. Cette bonne foi doit être présente tant au stade préalable à la passa- tion du contrat qu’au stade de son exécution.
• Cette obligation de bonne foi à l’étape précontractuelle n’em- pêche ni l’une ni l’autre des par- ties de mettre fin à la négociation vouée à l’échec ou à celle menée de mauvaise foi.
• La preuve administrée au procès démontre de façon plus que prépondérante que ni l’un ni l’autre des demandeurs n’avait à sa disposition la somme mini- male de 1 M$ à investir. La preuve révèle aussi que les demandeurs
étaient dans l’impossibilité de sa- tisfaire aux exigences des institu- tions financières, y compris Investissement Québec.
bonne foi en plus d’induire sciemment en erreur.
Quelles sont les obligations au stade précontractuel ?
Une fin prématurée ne peut donner droit à des dommages futurs pour une perte de rendement ou une perte de profit éventuelle.
• Contrairement aux exi- gences de la bonne foi, les Beauregard ont utilisé des sub- terfuges et des prétextes pour gagner du temps.
• Aucun financement n’était en place. Pourtant, par la voix de leurs avocats, les Beauregard affirment catégoriquement que toutes les étapes nécessaires ont été franchies avec les banques ou avec leurs partenaires.
QUANT AU CARACTÈRE ABUSIF DES PROCÉDURES :
• Le tribunal conclut que de telles affirmations sont fausses et contraires aux exigences de la
– Juge Bernard Synnott
• Le tribunal retient de la preuve la frivolité du recours et l’utilisation de procédures judi- ciaires de façon déraisonnable dans les circons- tances. Elles sont utilisées à des fins stratégiques et dans le but de représailles à l’en- droit des défen- deurs aux fins de tenter à nouveau de s’approprier des actions des défendeurs, au moment où ceux-ci s’apprêtent à vendre au
Groupe Ryan.
• Dans les circonstances, le tri-
bunal conclut que les procédures judiciaires des demandeurs sont abusives et qu’elles sont la conti- nuité d’une conduite hors normes, et ce, à la lumière d’une preuve déclarée convaincante. FI
*Julie-Martine Loranger, associée chez McCarthy Tétrault S.E.N.C.R.L., s.r.l. avec la collaboration de Me Alain Tardif. Le présent article ne constitue pas un avis juridique.
    











































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