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PROFIL
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Dans cette lettre, ils commencent par expliquer l’actualité financière et économique, puis présentent leur répartition tactique et leur stratégie de placement par rapport à leur analyse. Ils montrent aussi les rendements des portefeuilles types, avant le prélèvement des frais de gestion applicables, et les comparent avec leur indice de référence. Par exemple, au 30 avril 2020, le rendement de leur portefeuille équilibré depuis sa création,
en février 2009, s’élevait à 7,55% par rapport à 7,83% pour sa référence, laquelle était composée des indices FTSE TMX Canada Bond Universe (50%), S&P/TSX (15%) et MSCI ACWI (35%).
Ce document détaille également les produits utilisés et leur répartition. Pour chaque fonds, on indique les principaux titres et secteurs de chacun, afin que les investisseurs comprennent bien dans quels produits ils placent leur argent.
«C’est difficile pour un client de savoir ce qu’il possède lorsqu’il regarde un FNB. C’est dur à lire pour le profane», précise-t-il.
Les défis de la pandémie
Côté communication, la pandémie a resserré encore plus la relation du gestionnaire et de l’équipe avec la clientèle. Plusieurs clients ont été stressés par la situation et se sont tournés vers leur gestionnaire pour avoir plus d’information. Pour répondre à ces inquiétudes, l’équipe Leblanc Martineau St-Hilaire a préparé un document comprenant les 50 questions les plus communes des clients et a répondu à chacune.
La pandémie a également été l’occasion de préciser certains points importants avec les clients. Le premier est que la Bourse n’est pas l’économie. «Je dis souvent au client que quand on additionne les secteurs de la techno, des télécommunications, de la consommation de base et des soins de santé, on atteint quasi- ment 55% de la capitalisation boursière. Par contre, ces secteurs ne représentent pas 50% de l’économie.»
Le deuxième point a été de leur rappeler le principe de punition boursière, ou pain trade: c’est-à-dire sortir son argent du marché alors que celui-ci remonte. «Je dis à mes clients: " Tu as vécu 100% de la baisse. Tu ne peux pas te permettre de manquer 1% du rebond ".»
Côté gestion, l’équipe s’en est plutôt bien sortie, car en août 2019, elle avait augmenté les liquidités en portefeuille d’environ 10 à 14%. Quand la pandémie a frappé, l’équipe a pu redéployer ces liquidités. «La COVID-19 a fait bouger nos liquidités. On essaie de remporter de petites victoires, mais c’est difficile de prévoir l’avenir: donc on joue avec les liquidités, mais de façon précautionneuse», résume le gestionnaire de portefeuille.
Stéphane Martineau aime voir les choses de façon positive. Il estime ainsi que si la pandémie connaissait une deuxième vague, il n’y aurait pas de nouveau confinement.
«J’ai l’impression que les gouvernements vont se concentrer sur la capacité du système de santé, plutôt que de tout fermer.» Stéphane Martineau ne s’inquiète pas non plus des mesures
radicales prises par les gouvernements et par la Réserve fédérale américaine (Fed), comme l’achat d’obligations de sociétés et de titres à revenu fixe. Selon lui, «une fois l’économie relancée, les autorités ne vont pas tout de suite enlever les bénéfices de leur action. Elles vont laisser du temps pour que la situation se réta- blisse avant de mettre les freins» afin de contrôler l’inflation.
En plus de l’action de la Fed, qu’il jugeait appropriée et qui a permis de relancer le marché, Stéphane Martineau souligne l’ef- fet TINA (there is no alternative) sur les actions. «Combien de fois dans l’histoire pourra-t-on dire que les entreprises versent
un dividende [dont le rendement est supérieur à celui d’une] obligation américaine de 10 ans? Ça incite les gens à investir dans le marché boursier», dit-il.
En évolution
Stéphane Martineau croit que sa gestion des FNB n’a pas fini d’évoluer, car les FNB ne cessent eux-mêmes d’évoluer. Il est très heureux de l’explosion du nombre de produits et de manufactu-
Dès ses débuts en gestion de portefeuille, Stéphane Martineau a appris à travailler avec les FNB.
riers au cours des dernières années. Cette explosion a fait baisser les frais et a permis à son équipe d’avoir une gestion de porte- feuilles qui épouse mieux ses convictions.
Au cours des prochaines années, il espère qu’il y aura davan- tage de produits à gestion active, notamment dans les FNB de titres à revenu fixe.
Dernièrement, son équipe a acquis le FNB actif de dividendes mondiaux Dynamique (DXG), et il en est très satisfait. Bien que certains pensent qu’il est impossible de battre les indices, il estime que ce produit géré par David L. Fingold y parvient.
Stéphane Martineau espère également qu’il y aura plus de discipline avec les «FNB exotiques», soit les FNB construits avec des produits dérivés, qui font « mauvaise presse » aux autres produits, selon lui.
«Tu veux acheter des produits avec détention directe. Par exemple, dans le S&P/TSX, il y a 229 sociétés, et si tu le décom- poses, tu te retrouves avec 229 sociétés. Avant d’acheter, on regarde ce qu’on achète, on essaie de rester sur l’autoroute. Des FNB assortis de montages fiscaux un peu spéciaux, on essaie de les éviter», appuie-t-il.
Stéphane Martineau fait cette mise en garde aux conseillers qui voudraient se lancer précipitamment dans ces produits: ces fonds ne sont pas un prétexte pour cesser d’analyser les marchés. «Il faut prendre le FNB comme un outil, pas comme une desti- née en soi », dit-il. •
La pandémie a également été l’occasion de préciser certains points importants avec les clients. Le premier est que la Bourse n’est pas l’économie.
– Stéphane Martineau
Guide des FNB 2020 de Finance et Investissement 23
PHOTO: FERNAND CARRIGNAN, GRACIEUSETÉ DU MOUVEMENT DESJARDINS