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  4 | FINANCE ET INVESTISSEMENT NOUVELLES Stimulé par les défis
Juin 2020
planificateur financier (Pl. Fin.) au sein de son réseau de conseil- lers. Environ la moitié sont alors déjà diplômés de l’Institut québécois de planification financière (IQPF), soit un peu plus de 250 conseillers.
Rétrospectivement, il est d’avis qu’il s’agit de l’une « des déci- sions les plus importantes qu’on ait prises dans les dernières années », puisqu’elle est venue «mettre la barre à un certain ni- veau de connaissances ».
Une barre qui sera de nouveau relevée à la suite d’une rencontre tenue en février 2016, au cours de laquelle il isole toute son équipe de direction pendant plus de deux jours.
L’exercice «a été un moment important dans la recherche et l’évolution de notre modèle d’affaires. Je ne saurais dire s’il s’agit d’un événement charnière dans ma carrière, mais sans ces deux jours et demi, je ne sais pas si on serait rendu où on en est présentement. »
«C’est vraiment intéressant de constater le chemin qu’on a parcouru depuis, en matière de prestation de services et d’uni- formisation de l’expérience client », ajoute Claude Paquin.
Cette prestation de services s’articule autour du conseiller et de son équipe, qui demeurent le point de contact avec le client. Elle est bonifiée de plusieurs niveaux d’expertise technique, par l’entre- mise d’experts attachés aux bu- reaux régionaux et au siège social, par exemple des fiscalistes, des comptables et des notaires.
Une autre décision impor- tante a été, à compter de 2017, d’abandonner progressivement l’option d’achat avec frais d’ac- quisition reportés (FAR) pour ses fonds communs de place- ment, même si les régulateurs provinciaux n’avaient pas encore décidé s’ils allaient ou non les interdire. Cette transition s’est bien faite, note Claude Paquin : «Il n’y a jamais eu de diminution des revenus des conseillers. [Au contraire], les revenus ont conti- nué à augmenter. »
Grand amateur de baseball, Claude Paquin, qui est pré- sident et cofondateur du Centre régional de baseball haute performance de Québec, estime qu’une équipe, pour être per- formante, doit réunir des gens dont le rôle, l’expérience et l’ex- pertise sont complémentaires. Pour compléter son « équipe », il aimerait maintenant dévelop- per un centre d’expertise en pla- nification financière, fiscale et successorale.
Claude Paquin estime que si, historiquement, « notre en- treprise en est vraiment une de gestion de placements, l’évo- lution de notre modèle d’af- faires a fait qu’elle est devenue multidisciplinaire ».
Résultat de cette dynamique insufflée par Claude Paquin : l’actif sous gestion (ASG) en fonds communs de la firme au Québec est passé de 10,4 G$ au 31 mars 2013 à 15,98G$ au 30 avril 2020. Durant cette pé- riode, l’ASG a crû à un rythme annuel composé de 6,25 %. FI
   Pour Claude Paquin, la réussite passe par la compétence et
la polyvalence.
PAR RICHARD CLOUTIER
À L’AFFICHE
le fait d’être un acteur
d’importance n’est plus au- jourd’hui un gage de réussite. Cet avantage aurait été sup- planté par la rapidité et l’agilité à adapter ses modèles d’entre- prise, constate Claude Paquin, président, Québec, IG Gestion de patrimoine.
Celui qui dirige cette enseigne au Québec depuis juin 2011 s’en montre toutefois fort enthou- siaste. « On vit des choses extrê- mement stimulantes. Je crois fermement qu’on va voir plus de changements dans l’industrie au cours des 3 prochaines années qu’on en a vécu au cours des 30 dernières », dit-il en évoquant notamment l’adoption massive de nouvelles technologies.
La pandémie de la COVID-19 contribue à confor- ter son analyse. « Nous savions qu’un jour, la technologie allait prendre une place prépondé- rante dans nos modèles d’af- faires, mais nous avons fait en trois mois ce qu’on devait faire en trois ans. »
Cette crise a accéléré énormé- ment de choses. Nous avons été catapultés dans un monde pour lequel nous n’étions pas vrai- ment prêts, témoigne-t-il. « Nous pensions l’être, mais nous ne l’étions pas complètement. Puis, une fois que l’adrénaline est re- tombée, nous avons adapté nos façons de communiquer et de faire les choses et en avons trou- vé de nouvelles. »
Notre plan stratégique n’a pas changé, ajoute Claude Paquin. « Nous avons juste accéléré cer- taines sphères et mis beaucoup de ressources sur le volet tech- nologique. » Cela a fait qu’en l’es- pace d’environ deux semaines, «sans dire que c’était business as usual, tout le monde dans nos équipes était fonctionnel et nous étions organisés d’un point de vue technologique».
Claude Paquin trouve particu- lièrement intéressante la vitesse à laquelle son organisation a adap- té ses plateformes technologiques au cours des trois derniers mois. « Aujourd’hui, nous sommes ca- pables de tout faire à distance, que ce soit de faire des affaires virtuellement avec nos clients ou même d’amener un nouveau client sur notre plateforme. » D’un point de vue de l’apprentissage, ç’a été fascinant, dit-il.
DES SCIENCES À LA FINANCE
On ne peut s’étonner d’une telle réaction de la part de Claude Paquin. Son parcours semble en effet l’avoir préparé à faire face aux imprévus et à s’adapter.
Natif de Trois-Rivières, Claude Paquin a grandi entouré de trois frères, dans un quartier de
PHOTO : LOUIS-CHARLES DUMAIS
« On vit des choses extrêmement stimulantes. Je crois fermement qu’on va voir plus de changements dans l’industrie au cours des 3 prochaines années qu’on en a vécu au cours des 30 dernières», dit Claude Paquin.
Il occupera ce poste jusqu’en 2007 avant de converger avec sa famille à Montréal, afin d’occu- per le poste de vice-président principal. Il sera nommé pré- sident pour le Québec en 2011.
UN JOUEUR D’ÉQUIPE
Évoquant son passage à Québec, Claude Paquin dit y avoir mené « l’une des équipes les plus performantes, sinon la plus performante au pays ». Il en parle comme d’une « équipe diversi- fiée, compétente et polyvalente, qui était très avant-gardiste à l’époque, dans un modèle très technique qui comprenait toutes sortes de profils de profession- nels, y compris des fiscalistes et des comptables, et une majorité de planificateurs financiers ».
« Claude est un rassembleur, un joueur d’équipe. Il n’hé- site pas à reconnaître le travail de chacun des membres de l’équipe. Quand on atteint une cible, c’est en équipe que se fait la reconnaissance », témoigne Christine Décarie, qui a travail- lé avec Claude Paquin sur plus de 20 ans, dont une douzaine d’années directement au sein de son équipe.
« Pour moi, un grand leader, c’est quelqu’un qui a une vision pour son entreprise, la commu- nique et motive son équipe afin d’atteindre cet objectif. De plus, c’est quelqu’un qui s’entoure de personnes compétentes et en- gagées, car il sait qu’il ne peut y arriver seul. Je trouve que Claude remplit toutes les “cases” », ajoute Christine Décarie, nommée « Gestionnaire de portefeuille de l’année»enmargedugala2015du Top 25 de l’industrie financière de Finance et Investissement.
MISER SUR LA COMPÉTENCE
La « polyvalence » et la « com- pétence » sont des aptitudes chères à Claude Paquin. Elles teinteront constamment sa vo- lonté d’ajouter de la valeur à l’offre de services de l’enseigne, en misant sur l’amélioration continue du niveau de connais- sances et de compétences des conseillers de son réseau.
IG Gestion de patrimoine a développé des liens étroits avec le réseau universitaire au Québec et implanté un programme de stages. Après une dizaine d’années, ce pro- gramme arrivé à maturité per- met aux différents bureaux du réseau québécois d’accueillir entre 25 et 30 stagiaires annuel- lement, issus d’une « génération de jeunes qui arrivent déjà for- més en finance ou en compta- bilité », souligne Claude Paquin.
Ces stagiaires, qui sont jume- lés à des conseillers d’expérience dans le cadre de programmes de mentorat et de coaching, peuvent même prendre part à une tran- sition de la clientèle lorsque le conseiller d’expérience prévoit partir à la retraite. « C’est deve- nu notre pépinière », dit Claude Paquin. Le nombre de conseillers au Québec s’élève à 731, incluant 219 associés, au 30 avril 2020.
En 2015, Claude Paquin confirme ensuite sa volonté d’imposer l’obtention du titre de
    la classe moyenne où vivaient une quarantaine de jeunes de son âge. « J’aimais beaucoup l’activité physique et j’ai passé mon enfance à jouer dehors », raconte-t-il.
Au sortir de l’adolescence, un imprévu l’envoie toutefois bien loin de la maison, alors que la journée où il doit entrer au cégep de Trois-Rivières, l’établissement est confronté à une grève. La si- tuation le décourage un peu, mais il cherche immédiatement un plan de rechange.
« J’ai grandi dans un en- vironnent sportif et j’aimais beaucoup les sciences. J’avais entendu parler de l’Université de Moncton, qui était très re- connue pour le hockey. Nous étions à la fin des années 1970, et à Moncton, il n’y avait alors pas d’exigence de diplôme col- légial. À l’époque, il n’y avait pas d’Internet, alors trois jours plus tard, je m’y suis rendu et on m’a accepté. »
Bien que Claude Paquin n’ait jamais eu l’occasion de jouer au hockey à Moncton en raison d’une blessure à un genou, il y termine son baccalauréat en sciences de l’activité physique. Fraîchement diplômé, il doit re- porter son retour en Mauricie. « J’ai été diplômé au début des années 1980 et une récession très importante frappait l’est du pays, particulièrement le Québec », explique-t-il.
Devant des « taux de chômage astronomiques », il opte pour un programme fédéral d’immer- sion qui lui procure un poste d’enseignant de sciences et de mathématiques, à Winnipeg, au Manitoba. L’année que Claude Paquin prévoit passer là-bas s’étire finalement sur près de 10 ans. «Dès le jour un, je savais
que je ne ferais pas ça toute ma vie, mais j’ai tout de même ensei- gné 3 ans et j’ai adoré ça. »
En 1985, on lui offre même la di- rection d’une école. Un signal que sa carrière doit prendre un autre chemin. Son intérêt grandit d’ail- leurs pour le milieu profession- nel dans lequel travaille un ami, soit la finance. Claude Paquin n’hésite pas à retourner sur les bancs d’école, à l’Université du Manitoba, afin d’étudier la fi- nance, tout en se joignant comme conseiller en 1986 à IG Gestion de patrimoine, alors connu comme le Groupe Investors.
« Cela fait maintenant 34 ans et les choses ont vraiment bien tourné pour moi », signale Claude Paquin, qui se considère comme chanceux d’être tombé sur un modèle d’entreprise qui lui convenait, un modèle entrepre- neurial. «Je ne sais pas si j’au- rais eu la même carrière si j’étais entré dans une institution plus conventionnelle, par exemple dans un environnement ban- caire », se questionne-t-il.
Quoi qu’il en soit, son esprit d’entrepreneur est mis à profit, et en 1992, il fait son retour au Québec avec le mandat d’ouvrir le bureau de Trois-Rivières. «C’était comme une page blanche, car tout était à bâtir. J’ai appris beau- coup », dit Claude Paquin concer- nant cette première occasion dans un poste de gestion.
« À Winnipeg, entre 1986 et 1992, j’avais compris que j’avais beaucoup plus d’intérêt pour la gestion que de demeurer conseil- ler », ajoute-t-il. L’expérience en Mauricie le conforte dans son impression et, en 1996, on lui confie la responsabilité du bu- reau de Québec, qui couvre le territoire de la Beauce et de tout l’Est du Québec.



















































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