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14 MARS 2020
INDUSTRIE
constate que la dynamique a changé. «Alors qu’avant je devais chercher pour trouver des indépendants à acquérir, maintenant on m’appelle constamment pour me vendre de la clientèle», dit-il. Le vieillissement d’une bonne par- tie des conseillers indépendants et la complexification du domaine seraient à la source de ce mouvement.
Changements profonds
Pour Flavio Vani, le problème avec la vague de consolidations qui a touché à la fois le monde bancaire et celui de l’assurance est qu’elle réduit les choix que peuvent
faire les conseillers autonomes et leurs clients. Or, moins les professionnels ont d’options, moins ils peuvent faire preuve d’objectivité, puisqu’ils deviennent dépendants des grands joueurs.
Cependant, Claudia Champagne rappelle qu’il existe 86 banques au Canada, sans compter les coopératives financières, ainsi qu’une centaine de firmes d’assurance vie. «Personne n’est obligé de faire affaire avec les grandes banques ou les assureurs les plus importants, mais les habitudes des gens sont difficiles à changer», ajoute-t-elle.
L’arrivée de joueurs venus de l’univers des tech- nologies, dont les conseillers-robots, pourrait relan- cer la concurrence. L’émergence des Wealthsimple, Questwealth et Nest Wealth a déjà poussé certaines banques à créer leur propre conseiller-robot, comme Portefeuille futé (BMO) et Investi-Clic (RBC). Wealths- imple offre maintenant un compte d’opérations assorti d’un taux d’intérêt de 1,9%, entrant ainsi de plain-pied dans les services bancaires.
De moins en moins de joueurs
En assurance:
• 2009: 117 assureurs, 8 324 cabinets, sociétés et représentants autonomes, 16723 représentants
• 2018: 84 assureurs, 7 869 cabinets, sociétés et représentants autonomes, 17330 représentants
En planification financière:
• 2009: 1 174 cabinets, sociétés et représen- tants autonomes, 4 810 représentants
• 2018: 1 105 cabinets, sociétés et représen- tants autonomes, 4 606 représentants
Source : Autorité des marchés financiers
Du côté de l’assurance, la technologie des chaînes de blocs laisse entrevoir la possibilité de contrats intelligents signés directement entre l’assureur et les clients, sans intermédiaire, avec des opérations automatisées du paie- ment de la prime jusqu’au versement de l’indemnité.
«Nos concurrents dangereux, ce ne sont pas les autres conseillers qui peuvent tenter de nous chiper quelques-uns de nos clients, ce sont les géants des technologies qui pour- raient nous voler tous nos clients d’un coup en lançant une plateforme révolutionnaire », souligne Daniel Guillemette.
Ce dernier croit qu’une grande innovation de rupture à la Uber ou Airbnb ébranlera l’industrie financière dans les prochaines années. Elle pourrait émaner des sociétés de technologie, mais aussi de grandes puissances du secteur
« Nos concurrents dangereux, ce ne sont pas les autres conseillers qui peuvent tenter de nous chiper quelques-uns de nos clients, ce sont les géants des technologies
qui pourraient nous voler tous nos clients d’un coup. »
– Daniel Guillemette