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Les investisseurs sont souvent déçus de voir
un fonds dit «vert» détenir des titres dans des industries comme celle du pétrole. L’absence de normes claires sur l’investissement responsable (IR) ouvre la porte à bien des malentendus.
Epar Jean-François Venne
En octobre 2018, Desjardins recevait une volée de
bois vert à l’émission La facture parce que six de ses 13 fonds SociéTerre contenaient des titres du secteur des énergies fossiles. Elle n’est pourtant pas la seule institu- tion financière dans cette situation. À Wealthsimple, par exemple, le portefeuille de fonds négociés en Bourse d’investissement socialement responsable comprend le iShares Jantzi Social Index ETF, qui détient des titres de
Suncor Energy, une entreprise pétrolière exploitant des gisements dans les sables bitumineux albertains.
Ces institutions financières pratiquent-elles pour autant l’écoblanchiment? Ce n’est pas l’avis de Dustyn Lanz, chef de la direction de l’Association pour l’investissement responsable (AIR).
«Il y a beaucoup plus de manchettes sur l’écoblanchi- ment que de cas réels, dit-il. C’est surtout que les gens comprennent mal ce type de placement. Nos recherches montrent que la plupart des investisseurs canadiens s’y intéressent, mais le connaissent très peu.»
Denis Dion, chef de produits en investissement respon- sable chez Desjardins, se défend bien de faire de l’écoblan- chiment. « Nous tentons de favoriser la transition énergétique à l’intérieur de produits comme nos portefeuilles SociéTerre, notamment en ajoutant des obligations vertes et des titres de technologies propres et en réduisant notre exposition au secteur de l’énergie fossile», explique-t-il.
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FÉVRIER 2020
ÉCOBLANCHIMENT OU PAS ?
Investissement responsable :
le grand malentendu