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PRODUITS ET
 ASSURANCE
MARS
2020 | PAGES 12-16
L’avenir est en Asie
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    Cette région pourrait mieux performer que les États-Unis au cours des prochaines années.
PAR YAN BARCELO
secteur
au cours de la dernière
décennie, la Bourse américaine a tenu le haut du pavé parmi les mar- chés mondiaux. Cependant, de nombreux signes montrent qu’un virage majeur vers l’Asie est en cours. Les fonds dont traite cet ar- ticle sont à l’avant-garde de ce changement de cap.
«Les États-Unis sont surinvestis et nous arrivons à la fin du cycle économique », dit Nick Scott, gestionnaire du fonds Catégorie Actions panasiatiques IG Mackenzie II.
«Les États-Unis ont baissé leurs taux d’intérêt et racheté des actions massivement. Ils ont poussé sur tout ce qu’ils pouvaient, poursuit-il. À présent, la Chine et l’Asie bénéfi- cient d’une économie plus stable, comparativement à l’époque où les investisseurs étrangers allaient et venaient à leur guise. Les investis- seurs nationaux sont plus impor- tants et la volatilité est réduite.»
De plus, la période d’apprécia- tion du dollar américain s’achève, selonNickScott.«Celavafavoriser l’Asie, qui performe mieux quand le billet vert est plus faible. Au cha- pitredesévaluationsdetitres,l’Asie a plus de chances au cours des cinq prochaines années», dit-il.
«L’Asie a tendance à être la ré- gion à plus forte croissance et je la vois toujours comme une bonne
solution de diversification hors de la zone nationale», souligne Eileen Dibb, gestionnaire du fonds Fidelity Étoile d’Asie. De plus, l’apaisement des relations com- merciales entre les États-Unis et la Chine devrait contribuer à renfor- cer l’économie asiatique, ajoute-t-elle.
Notons que les fonds de notre palmarès couvrent l’Asie-Pacifique et non la totalité de l’Asie. Cepen-
cycle d’environ 18 mois et on serait présentement dans un creux. Ré- cemment, on était encore en ré- cession manufacturière, notam- ment en Allemagne. On pense que ce creux se termine et va contri- buer à relever le Japon. »
Plusieurs nouveaux facteurs émergent au Japon, notamment les rachats d’actions qui battent leur plein et ont établi un record
Instruments ; à présent, Huawei est partout. Devant Google, Facebook et Amazon trônent des colosses comme Alibaba et Tencent. Au cours des dernières années, les Chinois ont déposé deux fois plus de demandes de brevets que les Américains.
« On assiste à un changement de paradigme en technologie », in- dique Eileen Dibb. Elle souligne aussi la montée d’une vaste classe moyenne assoiffée de services, qu’ils soient financiers, médicaux, alimentaires, éducatifs ou de loisirs.
C’est sans compter qu’avec l’ou- verture croissante des A-shares (actions nationales chinoises) aux investisseurs étrangers, c’est tout le marché chinois qui s’ouvre à ces derniers, là où auparavant l’offre se résumait à des titres cantonnés à Hong Kong et à New York.
« Nous sommes intéressés par les A-shares, mais nous mesurons notre entrée», précise Eileen Dibb qui, à ce jour, n’a acheté que deux titres de cette nouvelle catégorie.
Tout en soulignant les pro- blèmes d’opacité liés aux entre- prises chinoises, elle constate aussi que les conditions s’amé- liorent. « Plus de recherche, de meilleures connaissances de la part des investisseurs et plus de vérification diligente rendent le marché plus efficace », dit-elle.
UN CONTINENT EN MOUVEMENT
Eileen Dibb participe aux grands titres technologiques comme Tencent, mais elle trouve aussi son profit dans d’autres
zones de pointe, notamment avec Shenzhou International Group, un fabricant de textiles hi-tech dont la capitalisation boursière s’élève à 20 G $ US et qui approvisionne des géants comme Nike et Uniqlo.
«C’est un titre de croissance qui a su collaborer avec de grands noms, dit-elle. J’adore ce genre d’entreprise qui a de meilleurs rendements grâce à une avancée technologique et des habiletés que les autres n’ont pas. En plus, sa direction est très innovante et a déplacé de la production vers des pays à plus faibles coûts. »
Reliance Industries, une entre- prise indienne, est en train de se réinventer d’une façon qui plaît tout particulièrement à Nick Scott. Cette société a commencé dans la pétrochimie et le raffinage, mais se redéploie vers les télécommu- nications, notamment en ache- tant le réseau de fibre optique le plus sophistiqué de l’Inde. Elle se déplace aussi vers la production de contenu « et pourrait devenir une sorte d’Alibaba indien », pré- voit le gestionnaire. Ses ventes s’élèvent à 85 G$ US, et sa capitali- sation boursière, à 140 G$ US.
Le redéploiement est loin d’être terminé, puisque 83 % des bénéfices provenaient encore du secteur énergétique en 2019, mais Nick Scott prévoit que cette part diminuera à 72 % en 2021. « C’est une entreprise en plein mouvement, très innovante. Sa transformation, telle qu’elle l’opère,m’impressionne.»
Dans une grande mesure, elle est à l’image de l’Asie actuelle. FI
  en 2019,
« alors que les entre- prises nippones sont habituelle- ment très pru- dentes et gardent des montagnes d’encaisse », note
Louis Lizotte.
« Les évalua-
tions au Japon sont bien meil- leures qu’aux
 Regardez toute la création de richesse : une grande partie vient de l’Asie, tout particulièrement de la Chine.
 dant, les pays à surveiller y sont présents : Japon, Chine, Australie, Inde, Corée du Sud, Taïwan, etc.
OÙ LE SOLEIL SE RELÈVE
Pour l’heure, le Japon, si long- temps négligé, est le pays qui re- cueille la faveur de deux de nos trois gestionnaires. Dans le fonds FÉRIQUE Actions asiatiques, le pays du Soleil levant est surpondé- ré de trois points de pourcentage par rapport à son indice de réfé- rence, le MSCI Pacific Asia. Dans le fonds IG Mackenzie, la surpon- dération atteint huit points de pourcentage.
« Notre surpondération au Japon tient surtout au secteur ma- nufacturier», explique Louis Lizotte, vice-président, gestion des placements, chez Gestion Férique,quitrouvecemarchépeu coûteux. « Des noms comme Shimizu, Daiwa et Hitachi ont tous des ratios cours/bénéfice in- férieurs à 10, ajoute-t-il. L’industrie manufacturière mondiale suit un
États-Unis. Je crois que le pays va mieux performer au cours des trois ou quatre prochaines an- nées », affirme Nick Scott.
NOUVEAU PARADIGME CHINOIS
Nos trois gestionnaires ont évidemment les yeux rivés sur la Chine, en raison de son immense potentiel à long terme.
« Regardez toute la création de richesse : une grande partie vient de l’Asie, tout particulièrement de la Chine, qui achète plus de choses, et pousse sur les banques, et où de grandes marques se dé- tachent », fait ressortir Nick Scott.
La Chine et l’Asie prennent la relève dans de nombreux secteurs où l’Occident dominait, poursuit le gestionnaire. Intel trônait au sommet de la microélectronique ; à présent, c’est Taiwan Semiconductor Manufacturing et Samsung. Il y a 10 ans, on n’en avait que pour Nokia, Ericsson et Texas
BRÈVES EN ASSURANCE
Produits rehaussés en prestations du vivant
En janvier, la Canada Vie a augmenté la prestation maximale
de son produit d’assurance maladies graves pour adultes, qui est passée de 2,5M$ à 3M$. Dans une communication aux conseillers, la direction affirme être «le premier fournisseur d’assurance maladies graves canadien à promouvoir activement ce montant auprès de ses clients». La Canada
Vie ajoute avoir assoupli sa définition du revenu gagné précédemment au titre de l’avenant Invalidité résiduelle de l’assurance invalidité individuelle. Cette définition provenait auparavant d’un des cas suivants: revenu mensuel le plus élevé au cours de la dernière année d’imposition ou de la période de six mois précédant l’invalidité; dernier exercice précédant la date de l’invalidité si le revenu gagné provenait d’une entreprise constituée en société. L’assureur calcule dorénavant le montant des prestations en fonction du revenu mensuel gagné le plus élevé par rapport à l’une de ces possibilités: toute période de
6 mois consécutifs dans les 24 derniers mois; la dernière année d’imposition ou le dernier exercice complet dans le cas d’une entreprise constituée en société ; toute période de 24 mois civils consécutifs au cours des 60 derniers mois.
Par Jean-François Barbe
— Nick Scott
      NOM DES FONDS
DONNÉES EN DATE DU 31 OCTOBRE 2019
  Rendement composé 1an(%)
 Rendement composé 3 ans (%)
 Rendement composé 5 ans (%)
 Ratio de Sharpe1 3 ans
 Ratio Bêta2 3 ans
 Catégorie Actions panasiatiques IG Mackenzie II A
   13,96
  10,97
  9,30
  0,87
  1,02
 Fonds Fidelity Étoile d'Asie série B
   18,45
  9,27
  9,26
  0,64
  1,25
 Fonds d'actions asiatiques RBC série A
   14,47
  6,96
  8,47
  0,56
  1,04
 Fonds FÉRIQUE Actions asiatiques série A
    10,73
   6,33
   7,45
   0,54
   0,97
 Actions asiatiques (MSCI Hong Kong/Japon*)
  12,17
 6,45
 8,65
 0,53
 0,99
 Fonds indiciel Asie-Pacifique CIBC catégorie A
   10,20
  5,92
  7,52
  0,52
  0,96
 Fonds Indo-Pacifique Invesco série A
   5,21
  5,88
  6,88
  0,51
  0,92
 Fonds d'actions Asie-Pacifique Dynamique série A
   26,54
  7,64
  6,34
  0,50
  1,28
 Fonds Asie-Pacifique CIBC catégorie A
   13,52
  5,84
  7,72
  0,43
  1,02
 Fonds d'occasions Asie Signature (parts de catégorie A)
    7,83
   3,59
   5,26
   0,28
   0,95
 Fonds d’actions de l’Asie-Pacifique
 (1) RATIO DE SHARPE : UN RATIO PLUS ÉLEVÉ INDIQUE UN RENDEMENT MEILLEUR EN FONCTION DU RISQUE ENCOURU. C’EST AUTOUR DE CETTE COLONNE QUE S’ORGANISE L’ENSEMBLE DU CLASSEMENT.
(2) RATIO BÊTA : UN RATIO MOINS ÉLEVÉ INDIQUE UNE VOLATILITÉ MOINS GRANDE QUE CELLE DU MARCHÉ DE RÉFÉRENCE.
SOURCE: FUNDATA CANADA TABLEAU: FINANCE ET INVESTISSEMENT
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