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 CONSEILLER.CA 23
 EN CRISE
 un investisseur d’acheter des sociétés extraordinaires à un prix ordinaire.»
Le gestionnaire précise qu’avec les développements récents, les premier et deuxième trimestres enregistreront des valeurs négatives et qu’il est encore tôt pour se pro- noncer sur le troisième. Cependant, il est persuadé que les entreprises qui ont pu bâtir une situation financière solide n’auront pas de difficulté à remonter la pente une fois la crise finie.
Parmi ces sociétés capables de faire face à la tempête, il indique une préférence pour le géant du divertissement Disney et la société canadienne de services financiers Sun Life.
« En mars, Disney était à -30 % depuis le début de l’année. C’est une société qui ne fera pas faillite, qui a un très beau bilan et qui représente une marque excep- tionnelle. En plus, si Disney+ commence à prendre des parts de marché à Netflix, cela pourrait représenter une croissance de 50 à 60 milliards de dollars de capitalisa- tion sur un total de 180 milliards de dollars, si l’on se fie aux abonnés que projette avoir Disney», explique-t-il.
Du côté canadien, il considère que Sun Life, en baisse de 28 % entre janvier et mars, est en mesure de faire face à ce qui est en train de se passer grâce à une belle évaluation. « Ses titres s’échangent à un prix très bas si l’on tient compte de sa valeur comptable. Elle fera partie des gagnants lors d’une éventuelle reprise. »
Il considère aussi que certains secteurs devraient être sous-pondérés, tels les matériaux et l’énergie. Les entreprises de ces industries auront beaucoup de diffi- culté à surmonter la crise pendant encore quelques mois, pense-t-il.
Attendre et évaluer
François Bourdon, chef des placements global à Fiera Capital, pose un regard plus prudent sur la situation et pense que la volatilité actuelle oblige à une neutralité temporaire.
«Nous pensons qu’à ce stade, il est trop tard pour vendre et trop tôt pour acheter, indique-t-il. L’incertitude est grande et les gestes qui devaient être posés par les banques centrales et les gouvernements pour soutenir les marchés financiers l’ont été. Il faut maintenant plutôt se concentrer sur la durée de la crise et son évolution pour connaître l’étendue des pertes.»
Il croit cependant que certaines industries ont plus de chances de survivre aux bouleversements actuels, dont le secteur de la santé et les banques, qui servent d’inter-
médiaires au gouvernement afin de mettre en place les mesures d’aide.
Clément Gignac, économiste en chef d’iA Groupe financier, accorde plus d’attention aux banques, qui selon lui pourraient être un investissement intéres- sant. Elles ont subi une baisse malgré le fait que les causes de la crise ne sont pas financières. Il a bon espoir qu’elles continuent à reprendre de la valeur, notamment grâce au soutien des différents paliers gouvernementaux.
La marche à suivre
Luc Girard privilégie une méthode d’investissement per- mettant de profiter des occasions actuelles sans pour autant prendre beaucoup de risques. Il fonctionne par étapes, suivant les développements du marché et de la crise du coronavirus afin de profiter des particularités de chaque situation.
«Ce que nous recommandons à nos clients, c’est de continuer à investir dans de grandes capitalisations, des entreprises montrant des bilans impeccables. Ce sont elles qui rebondiront en premier, explique-t-il. Il faut privilégier les sociétés dont on consomme le pro- duit (alimentation, technologie, etc.), puis recommen- cer à investir de façon progressive, par trois tranches. Une première tranche maintenant, dans le bas des marchés, une deuxième lorsque la courbe des cas de contamination commencera à s’inverser à l’échelle nord-américaine et une troisième lorsqu’il n’y aura plus de nouveaux cas. »
Il précise toutefois qu’il est encore très tôt pour évaluer l’étendue des dégâts. «Nous savons très bien qu’avec une baisse de 35% des marchés, nous sommes entrés dans une récession qui va être sévère. Ce qui est certain, c’est qu’il y aura des répercussions sur l’économie, que le marché a anticipées à hauteur de 35 %. »
«Je pense que la partie difficile que nous avons vécue, avec les baisses de mars et le rebond récent, est derrière nous. Maintenant, il faut revenir aux bases de l’économie et aux profits des entreprises. Ce qu’il est important de constater, c’est que les gouvernements sont présents pour l’aspect fiscal avec leurs mesures d’assouplissement et les banques centrales aussi », déclare Luc Girard.
Les trois experts se rejoignent sur un point: ils saluent la réaction des élus à la baisse des marchés financiers et pensent que ceux-ci ont réagi beaucoup plus vite que lors de précédentes crises. C
         














































































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