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Conseiller le plus engagé dans sa communauté
LES CONSEILLERS À L’HONNEUR !
« Si je ne vais pas [accompagner des gens en fin de vie], il n’y aura probablement personne. Ça me fait du bien à moi. C’est impensable de me dire qu’ils seront seuls pour ce dernier moment. » – Jean Gagnon
Jean Gagnon: accompagner jusqu’au bout
L’engagement de ce conseiller en sécurité financière est un des plus désintéressés qu’on puisse imaginer. Chaque jeudi soir depuis sept ans, Jean Gagnon se rend bénévolement à la Maison Albatros de Trois-Rivières, une résidence de soins palliatifs. Là, il offre sa compagnie à des personnes en fin de vie. Il leur tient littéralement la main jusqu’au moment où leur souffle s’arrête. Pour certains, il est la seule personne présente avec eux en ce dernier instant.
Cet ancien gérant de magasin d’équipement de sport a fait des services financiers sa deuxième carrière. «J’étais tanné [...], explique-t-il. Quand mes enfants ont été grands, je suis devenu conseiller, attiré par cette industrie qui m’a toujours intéressé.»
Jean Gagnon apprécie cette nouvelle vocation, où il allie son goût pour la relation avec la clientèle et la grande
latitude permettant de s’organiser comme il le souhaite. «Si mes affaires marchent ou pas, cela ne dépend que de moi. » Le conseiller utilise sa liberté d’action pour redonner à la communauté. «Je me trouve choyé, alors c’est normal de partager.» Marqué par le décès de son père à l’âge de neuf ans, puis par le cancer des os qui a entraîné sa mère il y a quelques années, il veut aider directement sur
le terrain.
Donner sans retour
C’est à la Maison Albatros que sa mère a passé le dernier mois de sa vie. « J’ai vu comment ils l’avaient bien traitée. » C’est donc là que Jean Gagnon a décidé de poursuivre l’action de ceux qui avaient pris soin de sa mère. Chaque jeudi soir, le conseiller en sécurité financière se charge des tâches qui rythment l’établissement, du changement de couches au placement des dépouilles dans leurs sacs mortuaires.
«Quand je vais là, ça me connecte avec la réalité, dit-il. Là-bas, personne ne connaît ma profession. Et quand j’en sors, je ne cherche pas d’autre reconnais- sance que ma satisfaction d’avoir donné. » Le conseiller a la fierté de savoir qu’il fait une différence inestimable pour les personnes en soins palliatifs, qu’il accom- pagne dans les dernières secondes de leur existence. «Si je n’y vais pas, il n’y aura probablement personne, dit-il. Ça me fait du bien à moi. C’est impensable de me dire qu’ils seront seuls pour ce
dernier moment.»
Jean Gagnon est aussi engagé depuis
six ans auprès de Leucan, qui vient en aide aux enfants atteints de cancer. «Le garçon de ma conjointe a eu une leucé- mie à l’âge de trois ans, explique-t-il. Ils ont bénéficié des services de Leucan... et j’ai vu le manque de bénévoles. Alors, je donne de mon temps. Ramasser de l’argent, ce n’est pas mon truc...»
Le conseiller préfère être reconnu pour ce qu’il fait plutôt que pour un don matériel ou financier. «Je veux être en première ligne pour aider», dit-il. C
• Christine Bouthillier, directrice principale de contenu du magazine Conseiller
• Jocelyne Houle-LeSarge, présidente-directrice générale et secrétaire de l’Institut québécois de planification financière, présidente du jury
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PHOTO : JÉRÔME LAVALLÉE
PHOTO : JÉRÔME LAVALLÉE